Joseph Pyronnet,
pionnier de la désobéissance civile en France
C’est avec Jo Pyronnet (1927-2010), qui assista à plusieurs conférences de Lanza del Vasto, que l’action non-violente – pendant la guerre d’Algérie – deviendra originale, quand ce professeur de philosophie prend conscience de l’existence des camps d’assignation à résidence, au Larzac, où étaient enfermés les « suspects » algériens. Trente volontaires vont alors se mobiliser à ses côtés, à temps plein, pour forcer en toute non-violence l’entrée de ces camps et partager le sort des prisonniers : « Nous aussi sommes suspects ». Le groupe d’action était composé de chrétiens, catholiques ou protestants, d’un juif, d’un Algérien musulman et d’agnostiques ou athées. Par la suite, l’action se déplacera à Paris lors de plusieurs manifestations interdites, notamment celle sur le rond-point des Champs-Élysées qui réunira – en pleine guerre – plus de 1500 personnes. Événements relatés par certains titres de la presse quotidienne et Le Canard enchaîné d’alors, passés sous silence par l’histoire contemporaine ; ce fut le tout début, en France, d’une désobéissance civile non-violente en nombre et très spectaculaire pour l’époque. Les historiens ne compulsent donc pas les journaux ?
Voir la vidéo où Jo raconte cette aventure