Boycott au Maroc

Certains ont pensé trop vite que les printemps arabes avaient été un échec. Or il semble qu’un cheminement se soit fait dans les esprits ; et Le Monde du 6 juin 2018 publie presque discrètement dans ses pages « Économie et entreprise » un article intitulé : « Au Maroc, le mystérieux boycott qui dérange les autorités, Danone, Sidi Ali et Afriquia [lait, eau et carburant] sont victimes de la grogne sociale ». Il s’agissait et il s’agit de lutter contre des produits trop chers.
« Le mot d’ordre est apparu le 20 avril sur les réseaux sociaux », écrit Le Monde. Son origine ? « L’important, estime le journaliste Abdellah Tourabi, c’est pourquoi cette dynamique, “nous les petites gens et les classes moyennes contre eux les puissants”, a pris une telle ampleur. »

Ainsi, Danone a réduit de 30 % ses achats auprès de ses fournisseurs. « Selon un sondage publié fin mai, 57 % des 3 757 personnes interrogées affirmaient bouder ces produits. » « C’est la première fois qu’on fait quelque chose comme ça. Le peuple est uni. » « C’est une façon moderne et pacifique de revendiquer. Surtout après ces deux années où l’on a vu de nombreux protestataires être poursuivis et mis en prison. » « Beaucoup ont peur de sortir manifester. C’est pour ça que le boycott a pris. »
« Sans origine traçable ni meneurs identifiés, [le boycott] n’offre que peu de prise », écrit encore Le Monde.
Le Canard enchaîné du mercredi 13 juin 2018 titre en dernière page : « Boycott d’alerte au Maroc ».
Évidemment, d’autres journaux ont repris l’information comme L’Humanité, Le Parisien, Lutte ouvrière ; et des informations circulent sur la Toile.
Il va de soi que le boycott n’est qu’une, parmi beaucoup d’autres, forme d’action que l’on qualifie de non-violente ; et la créativité peut se déployer sur d’autres champs que l’art ; le champ du social, par exemple.

à suivre…

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