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Michèle Crès :
Météo
Ce ciel gris plombé
sur des maisons étouffées
Que l’hiver est long !
Vieilles façades grises
Ruissellement infini
À quand l’éclaircie ?
Soleil éclatant
L’enfant sur la balançoire
Est-ce le printemps ?
Ondée en suspens…
Sur le balcon un pigeon
secoue son plumage
Brusque giboulée
à la vitre du bistrot
Mon café est froid
Un pied en errance
dans le caniveau gelé
Oups ! c’est la glissade
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Alain Eludut :
Les mots cachés
C’est en rentrant, le soir, que les mots me reviennent.
Ils étaient restés cachés – on ne se connaissait plus
à peine un salut fortuit échangé entre deux voisins.
Alors que mes yeux errent sans rien voir
ni des façades la lumière s’échappant des cours
ni les cris assourdis par les rideaux tirés,
voilà que d’un seul coup tout me revient
avec la précision qui longtemps m’a manqué.
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Michèle Crès :
Réveil
Oh ! un bruissement…
Happé par le clair de l’aube
l’oiseau s’évanouit
Ruban de couleur
Cris, rires et chants mêlés
Mais… ce sont les femmes ?
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Alain Eludut :
L’offrande
À la lampe éveillée
en contrebas du jour
la mémoire vacillante
du passé se désagrège
et n’en finit pas de tomber
comme la poussière
de la poutre vermoulue.
C’est l’offrande noire
versée à l’amertume du temps
au battement des paupières
toujours prêtes à se rendre.
Des désirs
L’entrelacement des désirs
sur nos corps
qui nous nouent
à la frontière de nos sourires.
La brasse des mots
L’eau des voyelles alimente la brasse des mots
qu’un surplus d’images vient noyer.
Un fil noué autour de la phrase
la paresse et l’audace
la fièvre vagabonde
Ce qui nous tient hors de l’eau
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